« Dégage sale bête, laisse-mon assiette tranquille…ne touche pas à mon verre… »
Nous avons tous en tête des souvenirs de déjeuner d’été, à jouer l’éventail avec nos mains pour chasser les insectes qui s’invitent sur le rebord de notre assiette, de notre verre. Nous avons tendance à confondre les abeilles et guêpes dites sociales européennes qui, au premier coup d’œil, ont des ressemblances physiques et comportementales. Nous allons y voir plus clair sur le sujet. A la fin de cet article, vous saurez distinguer facilement une abeille d’une guêpe ! (pour ceux ou celles qui auraient la flemme de lire l’article en entier, je vous ai mis une vidéo (en anglais) à la fin de l’article de la chaîne Youtube « Today I Found out » qui répond à la question en 7 min montre en main.
Il est important de noter qu’il existe plus de 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, dont 2 000 en Europe et 1 000 en France. Quant aux guêpes, 15 000 espèces ont été répertoriées à date. Nous nous concentrerons ici sur les abeilles européennes et les guêpes germaniques ou européennes qui restent les plus rencontrées aujourd’hui sur la plupart des pays de l’hémisphère nord.
Pourquoi faisons-nous souvent la confusion ?
L’abeille et la guêpe font partie de la famille des hyménoptères, ordre d’insectes qui comprend également le frelon et la fourmi. Toutes deux jouent un rôle central dans le maintien des équilibres naturels (avec une influence plus forte pour l’abeille sauvage, plus grande pollinisatrice de la planète). Elles possèdent toutes deux un abdomen proéminent et, petit plus pour les femelles, un aiguillon abdominal (communément appelé dard) qui leur permettent de se défendre si elles se sentent en danger. Le niveau sonore de leur vol est peu audible. Leur gout alimentaire reste différent (nous y reviendrons plus bas) mais elles s’invitent à nos repas pour se délecter de viandes, poissons ou s’abreuver de boissons sucrées. Nous ne prenons pas le temps de découvrir leur destination finale, nous les chassons avant-même qu’elles se posent sur notre table.
Quelles sont leurs différences ?
Le physique
- L’abeille a un corps trapu, sa partie supérieure est duveteuse. Son abdomen présente des bandes noires sur son abdomen sur fond jaune à brun foncé selon l’espèce. Elle mesure entre 11 et 13 cm.
- La guêpe a un corps peu poilu, peint d’un jaune vif rayé de bandes noires. Elle présente deux mandibules plus large que celles de l’abeille, atout de choix pour broyer plus facilement ses proies. Elle possède un abdomen plus élancé que celui de l’abeille avec une taille plus serrée qui marque la séparation avec le thorax. L’expression « avec une taille de guêpe » via d’ailleurs de là ! En moyenne, la guêpe est plus grande que sa cousine avec une taille variant de 11 à 18 mm (18 mm pour la reine).
Le régime alimentaire
- L’abeille est floricole, son garde-manger se trouve majoritairement dans les fleurs, arbustes et arbres. Au menu, le nectar, sirop sucré produit au fond des fleurs, le miellat, sirop également sucré sécrété par les plantes ou par les pucerons, déposé sur la fleur et le pollen constituent son régime alimentaire durant toute sa courte vie. L’abeille a également besoin d’eau pour elle-même et pour produire le miel. Plus timide que la guêpe, elle sera moins encline à venir vous embêter pendant votre barbecue. Attirée en revanche par les matières sucrées, il n’est pas impossible qu’elle pique une tête dans votre verre de soda ou votre jus de fruits.
- La guêpe à l’âge adulte se nourrit majoritairement de produits sucrés : nectar, fruits mûrs, pastèque de votre repas d’été…Ce que l’on sait moins est qu’elle est également omnivore car leurs larves ont besoin de protéines pour se développer. Omnivore à tendance carnivore car elle se nourrit en majorité de parasites et d’insectes morts (mais parfois de votre viande et poissons laissés dans votre assiette). Sans elle, nous devrions négocier avec des milliers d’indésirables chaque année qui polluent et détruisent, fleurs, plantes et cultures. Une précieuse alliée pour nous, les hommes.
L’auto-défense
La seule façon de se défendre contre une menace imminente pour l’abeille et la guêpe est de piquer. Elles réagissent par auto-défense à une odeur inconvenante ou un geste agressif.
- A la différence de la guêpe, l’abeille ne peut piquer qu’une seule fois. Son dard étant solidement attaché à son abdomen, une piqûre entraîne le détachement d’une partie de son ventre et la mort de l’abeille. Si vous sentez une piqûre et une insecte mort à vos pieds, vous saurez qu’une s’agissait d’une abeille. Le venin de l’abeille est souvent plus allergène que celui de la guêpe, il faudra faire attention avant de retirer le dard après piqûre.
- La guêpe peut donc piquer plusieurs fois. Les piqûres surviennent d’ailleurs beaucoup plus en fin d’été ou début d’automne. Les guêpes ouvrières alors occupées une grande partie de l’été à chasser des insectes pour nourrir les plus jeunes et défendre leurs communauté sont laissés à l’abandon une fois le foyer vidé de ses congénères. Elles n’ont rien de mieux à faire que de se défendre elles-mêmes et se nourrirent de ce qu’elles veulent, incluant vos restes de sodas ou jus d’orange.