Animaux

Pourquoi certaines vaches n’ont pas de cornes ?

Written by gino

Réponse courte : La majorité des vaches naisse naturellement avec des cornes. Pour facilité la conduite au quotidien de leur troupeau et éviter les blessures, les éleveurs pratiquent l’écornage ou l’élevage de bétail sans cornes par manipulation génétique. C’est pour cela que vous pouvez croiser certaines vaches dénuées de cornes.

Depuis la période où l’utilisation du joug de corne était courante en France pour des besoins de traction animale, l’arrivée massive de tracteurs dans les campagnes entre 1950 et 1960 a rendu l’outil désuet.

En 1898, un paysan français dans une cour de ferme, la cigarette aux lèvres, tient par une corne l’un des boeufs de son attelage – crédit collections.musee-bretagne.fr

Dans les années 1970 et 1980, l’arrivée des nouvelles stabulations libres (parc fermé où les bovins sont confinés) et des cornadis (barrières où passent la tête des vaches pour avoir accès à l’auge) a compliqué la circulation des bêtes cornées, les risques d’accidents étaient fréquents : bousculades, blessures par encornement notamment. Aujourd’hui encore, la manipulation des vaches, le vêlage, ou la distribution du foin en hiver restent risqués pour les bêtes comme pour les éleveurs qui les manipulent.

Exemple de cornadis pour vache à corne en Suisse. Espace d’alimentation de 90cm de large pour éviter les coup de corne entre vache/taureau – crédit protection-animaux.com

L’écornage

Aussi horrible que cela puisse paraître, la pratique de l’écornage devenait indispensable pour limiter ces accidents. La première technique employée dans les années 1970 et 1980 était le sectionnement des cornes par fil d’acier. Les vaisseaux sanguins qui irriguent la corne une fois sectionnés sont sclérosés, le sinus frontal est quant à lui protégé par un tampon.

Aujourd’hui, cette pratique est encadrée et largement pratiquée chez les vaches mais ne demeure pas moins critiquée. En France, l’écornage (« ébourgeonnage » pour un veau très jeune) sans anesthésie est autorisé jusqu’à la 4ème semaine de vie d’un veau et la réglementation française n’impose rien aux éleveurs, tout comme le Conseil de l’Europe. Dans le limousin, une terre d’élevage par excellence, l’écornage est pratiqué par brûlage au fer (avec des températures pouvant atteindre 600°c). Le veau ressentirait la douleur 1 à 2 jours après la disparition de l’effet anesthésique et la forme du crâne en serait modifiée (os frontal plus haut et plus bombé). C’est un processus stressant pour l’éleveur et traumatisant pour la vache.

Elevage de bétail sans cornes

Concrètement, l’élevage sans cornes consiste à introduire un gène naturel présent chez une race de bovin sans corne par des croisements d’absorption avec des vaches avec cornes. Il en existe plusieurs dans le monde mais la race bovine sans corne qui revient le plus sur le sujet d’élevage génétique est l’Angus, originaire des comtés d’Aberdeenshire et d’Angus en Ecosse et issue du métissage de races à dominantes noires sans cornes au cours du 16ème siècle.

Vaches sans cornes rencontrés en Normandie

Un grand nombre de pays gros producteurs de viande bovine a depuis longtemps réduit la pratique d’écornage au profit de la manipulation génétique. Exception faite pour la France qui accuse un retard en la matière et qui s’explique par des conditions d’élevage différentes et une conception stricte du concept de race. A l’inverse, les anglo-saxons utilisent, sans grande contrainte, les croisements d’absorption par pur opportunisme commercial et ne s’inquiètent guère des modifications morphologiques qui en découlent. Ceci ne se fait pas sans accroc : en août 2019, des scientifiques de la célèbre agence fédérale américaine FDA (« Food and Drug Administration« ) ont découvert que des bovins « sans cornes » avait été contaminés par des gènes bactériens.

Vidéo de présentation du croisements d’absorption par la société « Recombinetics » à l’origine du scandale de contamination des bovins sans cornes contaminés.

Sources :

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gino

Je m’appelle Gino, jeune trentenaire et vieux blogueur ! Touche à tout du web, consultant SEO mais surtout passionné de Culture avec un grand "C" : tout ce qui m'entoure ne doit pas être ignoré, je suis un vrai boulimique culturel. S'il fallait me décrire en 2 mots et demi, je dirais "passeur de savoir"...en toute modestie ! Merci de me suivre sur le chemin de la connaissance, vous verrez, c'est un puits sans fond :)

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